Une tribune de Léa Carmien, consultante sourcing chez Taste.
Mener une réunion de bureau depuis les Seychelles ? Participer à un briefing organisé chez un client alors qu’on est aux antipodes ? C’est aujourd’hui possible, presque banal : on compte ainsi plus de 5 millions de « digital nomads » à travers le monde.
Ces nomades d’un nouveau genre sont des salariés ou des indépendants qui voyagent à travers le monde, tout en effectuant leur métier à distance. Ils exercent le plus souvent des professions en lien avec le numérique et l’écosystème du Web. Mais la pratique se répand dans un nombre croissant de secteurs et d’activités depuis mars 2020 et la digitalisation accélérée des entreprises entraînée par la crise sanitaire mondiale.
Ces profils recherchent une gestion optimale de leur emploi du temps, une plus grande liberté de décision, mais surtout un mode de vie conciliant une activité stimulante, une bonne rémunération et la passion du voyage et de la découverte.
Une demande en hausse pour ce mode de collaboration
Technologiquement, les planètes sont alignées pour le développement de cette forme de collaboration. Le digital nomad a seulement besoin d’une informatique qui fonctionne pour travailler : un ordinateur, un téléphone et une bonne connexion Internet.
La pandémie de Covid-19 a montré que cela n’avait rien d’utopique. Forcées d’accélérer leur transition numérique pour survivre, elles ont démocratisé des technologies autrefois réservées à quelques happy few. En tête : les VPN et les outils de visioconférence devenus en quelques mois aussi banals que le bon vieux téléphone.
Mais le développement de la 5G et l’augmentation du débit internet, même dans les zones les plus reculées du monde, ont eu également eu des conséquences importantes sur l’essor du nomadisme.
Conscients de l’engouement pour ce mode de vie et de l’intérêt économique qu’ils avaient à attirer ce type de profils, de nombreux pays en voie de développement, ou bénéficiant d’un cadre de vie attractif, proposent des visas taillés sur-mesure pour ces travailleurs étrangers. C’est le cas notamment de La Barbade, de l’Islande, du Mexique, de la Géorgie ou de l’Île Maurice.
Les entreprises incitées à adapter leur organisation
Le nomadisme digital ne va pourtant pas forcément de soi pour toutes les entreprises et nécessite des ajustements juridiques et techniques. Dans un grand nombre de cas, employeurs et salariés devront payer les cotisations sociales dans le pays ou le travail est effectué. Si le salarié passe plus de six mois à l’étranger, il devient résident fiscal de son pays d’adoption, ce qui a des retombées sur la paie et le prélèvement à la source. La sécurité informatique est également un point à surveiller, sans parler bien sûr des contraintes liées au décalage horaire.
Avec l'éloignement géographique, le digital nomad risque également d’avoir plus de difficultés à développer des liens. Difficile en effet de partager des valeurs et une culture d’entreprise quand on ne côtoie pas ses collègues et qu’on ne vit pas le même quotidien qu’eux. Pour toutes ces raisons, les nomades sont aujourd'hui majoritairement des freelances ou des entrepreneurs indépendants.
En dépit de ces obstacles, les nomades présentent de nombreux atouts pour les organisations. Celles qui sauront répondre à leur quête de sens et de flexibilité peuvent attendre en retour un engagement et une productivité élevés. Des collaborateurs ouverts à d’autres cultures, capables de créer des connexions dans des pays différents, de s’imprégner et de diffuser d’autres méthodes, se révèlent également de précieux atouts. A fortiori s’ils finissent par revenir au bureau et partager l’expérience qu’ils ont accumulée.
Nos quatre conseils pour bien recruter et intégrer les digital nomads :
- Évaluer les compétences interpersonnelles nécessaires à un job en distanciel, telles que l’autonomie, la rigueur, la transparence, etc. Il est possible de le faire grâce à des outils de recrutement prédictif comme AssessFirst. Chez Taste, nous avons systématisé son utilisation dans tous nos processus de recrutement afin de cerner le profil d’un candidat dans sa globalité.
- Définir précisément le format de collaboration avec le candidat. Le plus simple est de faire appel à un freelance pour une mission de courte durée. En cas de salariat, et quelle que soit la durée de l’éloignement, l’employeur est tenu à une obligation de santé et de sécurité. Il doit donc veiller à ce que le lieu de travail ne soit pas dangereux.
- Vérifier la cohérence des décalages horaires du candidat et établir une organisation claire avec vos équipes en métropole.
- S’assurer que le collaborateur dispose sur place d’un accès à Internet en haut-débit et d’un possible dépannage informatique. Attention aux risques pour les données lors des connexions à des réseaux Wifi publics (hôtels aéroports…)
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